Introduction

En 1964, à l'occasion des jeux Olympiques, les japonais ouvrent la ligne Tokaido, de Tokyo à Osaka. Ils ne sont pas mécontents de donner ainsi une démonstration de leur modernisme et de la qualité de leur technologie.  Mais ils administrent aussi la preuve que le chemin de fer, qui avait été l'une des merveilles du XIXe siècle, est encore capable de surprendre dans la seconde moitié du XXe.

En 1981, la S.N.C.F. fait rouler son T.G.V. : une nouvelle étape est franchie dans la course vers l'efficacité des transports ferroviaires.

L'amélioration des systèmes de traction, des possibilités d'accélération et de freinage permettent des tracés de voies beaucoup plus rectilignes. Le T.G.V., qui est capable, grâce à sa puissance et à sa légèreté, d'avaler des pentes de 35 P. 1000, joue avec le relief selon des règles bien différentes de celles auxquelles étaient soumis les trains de naguère, hors de souffle au-dessus de 4 p. 1000. Les progrès de l'électronique conduisent à une gestion plus rationnelle du trafic, ceux de l'électrotechnique à une alimentation plus efficace des lignes en énergie. C'est en jouant sur ces facteurs et sur bien d'autres encore, c'est en introduisant partout la modernité dans l'apparent classicisme que les ingénieurs de la S.N.C.F. ont conçu et mis en œuvre non seulement le meilleur train du monde mais aussi l'un des modes de transport les plus efficaces.

Le plus efficace, même, de l'avis d'une grande majorité d'usagers, Pour des trajets de quelques centaines de kilomètres, distances coutumières aux voyageurs français. Au-delà de mille kilomètres, c'est-à-dire à plus de quatre heures de T.G.V., l'avion fait mieux.

Les premières années d'exploitation montrent d'ailleurs la pertinence du système : le taux moyen d'occupation des rames du T.G.V. est de 73 P.100 et les comptes se soldent par un bénéfice de 20 P. 100 après amortissement. (Évolution de l'occupation des Rames). Il était donc naturel que le gouvernement décidât la mise en chantier du nouveau réseau vers l'Atlantique et envisageât l'ouverture d'autres lignes dans l'avenir.